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Aujourd’hui, quelle orientation professionnelle pour les plus jeunes et quelle réorientation pour les moins jeunes ?

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Il y a quelques années à l’occasion de l’une de nos conférences d’échanges à Pôle emploi, nous avions évoqué la restructuration de plusieurs magasins de bricolage d’une grande enseigne nationale. L’un d’entre vous, qui en était chargé, nous précisait que les tarifs des produits vendus en magasin étaient les mêmes à Nevers et en région parisienne. Cet exemple est caractéristique d’une évolution importante à prendre en compte dans l’orientation professionnelle.

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quelle orientation pour les plus jeunes.

La capacité à acheter d’un habitant de Nevers n’est pas la même que celle d’un habitant de Versailles. Les emplois proposés à Nevers ne sont pas les mêmes en qualité et en quantité que ceux proposés en banlieue parisienne. Vous vous souvenez peut-être, l’année dernière je présentais une comparaison entre des métiers identiques mais exercés différemment selon le lieu d’exercice à Nevers et à la Rochelle. La recherche d’un métier aujourd'hui doit prendre en compte le lieu d’exercice de son activité. Il y a quelques dizaines d’années, la population était géographiquement mieux répartie. Les industries fleurissaient dans tous les départements et constituaient autant de pôles attractifs pour le développement d’autres activités. Aujourd'hui les industries sont parties et celles qui demeurent se concentrent dans quelques zones géographiques.

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Que penser en cette nouvelle année 2021 de notre devise républicaine : Liberté, égalité, fraternité.

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Si je vous propose l’espace d’un instant de réfléchir à notre devise, c’est pour mieux convaincre que tout change et que dans le domaine de l’orientation tout reste à découvrir.

Saviez-vous que plus de la moitié des travailleurs (employés salariés ou entrepreneurs) sont malheureux dans l’exercice de leur métier ? Vous n’êtes pas tous convaincus ?  Pourtant cette question je me la suis peut-être posée plus tôt que vous et il y a bien longtemps. Cela fait 25 ans que je travaille à Pôle emploi. J’ai débuté ma collaboration à l’ANPE en 1994. Les entrepreneurs, les artisans, les commerçants sont préoccupés par leur rentabilité, sans savoir le matin, si le chiffre d’affaires nécessaire le soir aura été réalisé. Comme les entrepreneurs, les demandeurs d’emploi consacrent souvent les toutes premières minutes de leur réveil à leur situation quotidienne. Ces préoccupations ne sont pas sans générer des inquiétudes, parfois un stress important, parfois le stress est à l’origine de maladies. Il faut réussir à le gérer. Ce n’est pas évident.

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Revenons un instant à notre devise républicaine, liberté, égalité, fraternité. La Liberté a été restreinte par la force de l’épidémie. L’idée d’égalité est-elle encore d’actualité avec l’importance du chômage et le développement de l’illectronisme (l’illectronisme c’est la difficulté, voire l'incapacité, que rencontre une personne à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques). Et que dire aujourd’hui de la fraternité dans une société oui la violence s’amplifie sans cesse et durablement, tous les jours ?

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Si le COVID a été un accélérateur de l’évolution sociétale (je dis sociétale car ce sont tous les aspects de la vie sociale qui sont remis en cause depuis quelques années), la COVID ne remet pas en cause les caractéristiques d’une évolution débutée il y a plusieurs décennies. Il en accentue ses effets en accélérant la diminution de l’emploi, salarié et non salarié. Cette diminution est progressive et continue depuis plus de 30 ans, depuis le début des délocalisations et de la désindustrialisation.

L’augmentation du chômage développe, la violence, l’appauvrissement de la population, la baisse de la qualité dans le domaine de l’éducation, génère les manquements de plus en plus nombreux au respect des règles de la vie sociale, par les parents, par les enfants, ces difficultés contribuent au développement durable de l’abstention électorale. Toutes ces évolutions mettent à rude épreuve la démocratie. C’est toute la société qui est bouleversée, pas seulement en France mais dans tous les pays développés. Le travail est devenu un problème qui dure déjà depuis 30 ans et dont la gravité ne cesse de s’accentuer. Nous l’avons tous constaté ! il s’agit donc d’un postulat.

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Aujourd’hui, quelle orientation professionnelle pour les plus jeunes et les moins jeunes ?

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Pour construire une stratégie et tenter de s’adapter, pour nous adultes ou pour les enfants, au sujet des métiers et des emplois, du point de vue de l’orientation professionnelle, il nous faut d’abord accepter le constat que je viens de décrire qui je crois est partagé par le plus grand nombre d’entre vous. Ce constat est le point de départ des discussions, de nos recherches, grâce à vos interrogations, à vos commentaires, c’est un véritable travail d’équipe que de déterminer des idées et des métiers pour notre société.

Accepter le constat, c’est commencer à chercher le remède. Si le mécanicien ne diagnostique pas la bonne panne sur votre véhicule ou si le médecin ne vous donne pas le bon traitement, la solution ou le remède vont être difficiles à trouver ! Pour poursuivre le développement et la construction de notre société, il nous faut travailler ensemble et nous rencontrer. C’est que nous avons fait dans les conférences d’échanges depuis une dizaine d’années. L’interaction produit un regard collectif intéressant qui permet d’analyser d’une autre façon qu’avec le regard de l’internaute seul devant son écran ou celui du téléspectateur. Souvent notre indisponibilité ou notre incapacité (dans le contexte actuel de pandémie) réduit le temps possible pour la rencontre. Mais si nous continuons chacun dans notre coin, chacun de notre côté, à construire notre société, notre édifice, cet édifice risque d’être branlant, d’ailleurs il l’est aujourd’hui, on ne peut pas dire le contraire.

Il nous faut accepter ce constat constitué de 4 postulats pour que nous puissions commencer à voir à l’horizon des pistes de solution.

 

Le travail est devenu un problème. C’est-à-dire qu’au chômage important concernant toutes les populations, tous les âges sont venus se rajouter les burnouts de salariés.

Le commerce marchand (le commerce) et l’activité non marchande (l’activité des administrations et des associations) sont en France les deux secteurs d’activité les plus porteurs d’emplois.

Dans notre pays, l’emploi salarié diminue de plus en plus avec la désindustrialisation. L’emploi salarié s’est d’ailleurs développé en parallèle à l’industrialisation. Depuis 30 ans le chômage n’a pas cessé d’augmenter en parallèle à la délocalisation d’industries de la France vers d’autres pays dans lesquels la main d’œuvre est moins couteuse.

Plus de la moitié des personnes qui travaillent attendent les vacances, le week-end et même la retraite avec impatience car ils n’aiment pas ce qu’ils font ou la manière dont ils le font.  Ils ne s’épanouissent pas dans l’exercice de leur profession.

Récemment, le développement du télétravail n’est peut-être pas un signe d’amélioration de ces conditions de travail, mais il faut prendre en compte cette évolution. Il faut se souvenir de ce qu’était le Verlagssystem qui existait il n’y a pas très longtemps. Lorsque je me promène dans les petits villages situés autour de celui où j’habitais dans mon enfance, à Fontaine-les-Grès, on voit encore de nombreux entrepôts de fabrication textile au milieu des fermes.

Pour mieux réussir l’orientation professionnelle, il convient de parvenir à mixer ses envies, ses capacités avec le marché local du travail pour un bon nombre d’emploi. Mais puisque le salariat tend à disparaître, il faut continuer à encourager l’esprit d’entreprendre et notamment chez les plus jeunes. Il faut placer les enfants en situation de découvrir tôt et dès que possible leurs aptitudes, leurs facilités et difficultés afin qu’ils puissent mieux se connaître, connaître leurs limites, leurs préférences, plus facilement et progressivement pour pouvoir choisir eux-mêmes. Il n’y a pas que les adultes qui doivent s’entourer d’avis pour se faire le leur.

Notez que si la France n’est pas dans  « Les 25 meilleurs pays du monde pour créer une entreprise » (selon le classement réalisé par le Forum économique mondial) la position de la France s’améliore, elle n’est pas encore dans les 10 pays qui innovent le plus mais dans le Classement mondial de l'innovation : la France bondit à la 12e place selon l’Indice mondial de l’innovation

 

Bien à vous et bonne année malgré tout.

Stephane

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Synthèse d'un travail réalisé à l'attention des adhérents de l'association REP Rencontres et Echanges Professionnels en janvier 2021

PS : il est possible de réagir et de commenter cette note de synthèse dans le site Internet OA Oser autrement

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Avec le développement du chômage d’une part et d’autre part des burn-outs, le travail, et sa place dans la société, est désormais perçu comme un véritable problème parfois néfaste pour la santé.

 

Il nous faut bien admettre que le travail est devenu un problème, mais pas uniquement dans notre pays. La remise en question apparaît être mondiale, c’est-à-dire qu’elle se produit dans un peu tous les pays qui ont atteint un certain niveau de développement économique, et de crise.

 

Cette remise en question que l’on remarque par des comportements sociaux (désintérêt pour la gestion des affaires de la cité, abstention politique, manifestations sociales comme celle des gilets jaunes) cette remise en question invite à imaginer une autre manière de voir les choses, un changement de l’état d’esprit qui s’était développé avec la révolution industrielle, le commerce et la société de consommation.

Depuis le début de l’humanité nous en avons pris l’habitude de constater les changements, rien de très nouveau dans le changement me direz-vous, mais notre époque facilite la naissance de nouveaux regards en rendant tout plus visible et notamment les injustices, les incohérences, les risques écologiques qui découlent de cette société de consommation et de la production industrielle. Puisque notre évolution sociale fait apparaître un mécontentement important, une remise en question apparaît normale et s’impose même comme une évidence. Pour ceux qui gouvernent, il n’y a pas d’autre alternative que de laisser en l’Etat, de réprimer ou d’innover. Un nouveau virage se produit dans l’évolution de notre civilisation. Souhaitons qu’il ne conduise pas vers un état autoritaire ou la répression et la peur sont les règles.

 

Il est donc important d’innover, de proposer de nouvelles solutions et de ne pas avoir peur de bousculer les codes établis. Il faut prendre en compte les mutations sociales et les nouveaux modes de communication et d’apprentissage. Nous sommes entrés dans une société où l'individu est en attente de considération individuelle. Il nous faut trouver les valeurs permises par le modèle collaboratif.

 

1 ère question : Les risques sociaux qui nous guettent se partagent-ils entre le risque de violence ou le risque de soumission avec complaisance par la crainte et la peur ? Respectons-nous la parole et l’expression de chacun, accordons-nous suffisamment d’écoute et d’importance pour avoir permis la naissance des manifestations violentes connues ces derniers mois. Une bonne collaboration nécessite de la sincérité. La personne, ou par exemple l’employeur ou encore l’élu, qui souhaite exploiter le fruit d’une collaboration sans apporter de contrepartie, s’expose à l’absence de collaboration ou à une collaboration de complaisance. Dans une assemblée, cela pourra se traduire par l’absence d’opposition, les votes pourront alors se réaliser à l’unanimité, mais sans la plus-value permise par la discussion et la critique.

 

2 ème question. Comment être crédible, comment inspirer l’esprit critique et la confiance ? C’est une bonne idée d’encourager le mode collaboratif, de le valoriser, mais il faut être en situation de pouvoir le faire avec crédibilité, sinon il n’a que l’intention qui compte et cela ne sert à rien sauf à dégager la responsabilité de celui qui encourage, mais seulement pour lui-même. Être crédible aujourd’hui en France, cela relève plus de l’ordre de l’admiration que de la crainte et de la peur. Pour être crédible aujourd’hui, il faut savoir inspirer la confiance, être sincère et en accord avec ce que l’on veut transmettre. Mais comment inspirer la confiance ? Il est je crois désormais très risqué de clamer qu’il faut aider, qu’il faut entreprendre, qu’il faut agir, il faut le faire vraiment. Pourtant, depuis la dernière rentrée scolaire, depuis quelques semaines, je vois de plus en plus de personnes qui créent ou possèdent un projet de créer leur entreprise, mais qui ont besoin d’accompagnement. Il s’agit pourtant de personnes expérimentées et qualifiées. Cela signifie-t-il que nous avons de plus en plus besoin d’accompagnements ?

On ne cesse de nous dire qu’avec  l’intelligence artificielle, nous avons de moins en moins besoin d’êtres humains. Et avec le développement de la dématérialisation informatique des échanges, tout semble s’organiser pour limiter l’intervention humaine, limiter les recrutements, notamment dans l’administration, dans l’enseignement et la formation, dans l’accompagnement à la recherche d’emploi. Faisons-nous fausse route ?

On nous parle d’intelligence artificielle alors que nous n’avons jamais autant eu besoin les uns des autres. Je rencontre régulièrement des jeunes qui sortent du lycée et qu’ils ne savent pas ce qu’est un contrat d’apprentissage ou un contrat en alternance. L’enseignement continue à essayer de créer une sorte d’élite alors qu’il faudrait aider chacun à trouver son chemin et aussi privilégier des métiers manuels dans lesquels on gagne parfois mieux sa vie que dans ceux auxquels on accède parfois mais pas toujours et de moins en moins, après de longues années d’études.

 

Privilégions nous suffisamment l’apprentissage ? Je rencontre également des enseignant-chercheurs (diplômé bac +8). Dans leurs missions, ils perçoivent un salaire proche du salaire minimum, le SMIC, le même salaire que celui que gagne les personnes les moins qualifiées, le même salaire que les personnes réfugiées qui ne connaissent pas notre langue et dont la capacité à travailler en relation avec les autres est limitée. Ces chercheurs travaillent dans des universités en alternance avec des organismes comme l’INRA que nous avons en Touraine et dont la renommée est mondiale. La recherche semble ne pas disposer de crédits suffisants permettant leur emploi, malgré la reconnaissance de notre expertise dans ce domaine, expertise dont la notoriété mondiale.

 

3ème question. Comment mieux soutenir ? L’Etat apparaît éloigné du terrain et de ses besoins. Une majorité de maires découragés semblent ne pas vouloir se représenter aux prochaines élections municipales. Pourtant nous avons noté qu’il existe de la part des citoyens un besoin d’accompagnement, pas par informatique et à distance, mais un accompagnement de proximité pour contribuer au développement social et économique qui ne peut être satisfait par l’Etat. Doit-on penser que demain cela sera à la mairie ou à la communauté de communes d’accompagner ses salariés et ses habitants vers la création et le développement d’entreprises et encourager l’esprit d’entreprendre ?

Ce rapprochement semble déjà engagé avec les responsabilités dans le domaine de la formation confiées aux Conseils Régionaux. Probablement qu’il faudra également que la mairie apporte un soutien aux jeunes TPE et développe également des actions pour attirer des grandes entreprises, soutenir celles qui sont en difficulté et faciliter la relocalisation d’industries désormais très automatisées. Probablement qu’il appartiendra également à la collectivité publique le devoir de veiller plus et mieux à l’éducation des enfants en difficulté, mais aussi en général pour tous les enfants. Pourtant l’abandon récent de la semaine de 4 jours et demi au profit de la semaine de 4 jours, à l’école élémentaire, illustre bien le désengagement de l’Etat et de la mairie (contrainte de subventionner ces activités) pourtant proposées en faveur de la formation des futurs citoyens. Le choix d’une orientation professionnelle dépend également des activités réalisées à l’adolescence qui contribuent à mieux se connaître et à identifier ses aptitudes et ses limites. La pratique d’activités culturelles et sportives variées est intéressante et importante pour ne pas diriger les enfants vers des métiers qu’ils n’aiment pas et dans lesquels ils attendront avec impatience l’âge de la retraite. Ces activités sont souvent impulsées par le secteur associatif qui dépend également du soutien financier des collectivités locales. Le secteur associatif semble bien mal en point et je ne parle pas que des centres sociaux de Tours, tous plus ou moins proches de la liquidation judiciaire. A travers l’Education Nationale, le service public de l’emploi, le service de la santé (hospitalier et gériatrique) on remarque un désengagement de l’Etat qui dispose de moins de moyens. Les collectivités locales pourraient être un moyen de limiter l’effet de ce désengagement, pourtant les maires n’ont jamais été aussi nombreux à ne pas vouloir se représenter.

 

4ème question. Comment faciliter rapidement la création d’emplois ? En France et en Europe 90% des entreprises présentent un effectif inférieur à 10 salariés. Les PME ont créé ces dernières années 85% de nouveaux emplois en Europe. Aidons-nous suffisamment les PME, les artisans, les commerçants, n’est-ce pas ces entreprises que l’on retrouve au milieu des manifestants en gilets jaunes ? Je doute que l’on y trouve, en majorité, et le samedi, ceux qui n’ont plus rien et qui ont peur de tout. L’analyse politique qui est faite aujourd’hui de notre situation sociale et de nos difficultés est-elle une bonne analyse ? J’entends dire que la croissance est repartie, le chômage baisse, même s’il se situe parfois à 10% dans certains départements. Dans d’autres il serait de 5%. On parle aussi des emplois numériques comme un formidable gisement potentiel d’emplois et puis on s’entend dire, qu’en région Centre ils n’ont pas été bien identifiés. On ne sait finalement pas trop de quels emplois il s’agit. Les entreprises rencontrent de plus en plus de difficultés pour recruter et pourtant je ne peux m’empêcher de penser à toutes celles qui ont quitté la région depuis que j’y habite, depuis 20 ans. Je me souviens, déjà à l’époque les plus gros employeurs étaient la mairie et l’hôpital. Enfin il semblerait que le secteur industriel soit un secteur porteur qui recrute beaucoup en région Centre Val de Loire selon une association spécialisée dans l’accompagnement des cadres. Je n’ai pas eu connaissance d’entreprises industrielles nouvelles dans la région, même si des petites PME sont devenues plus importantes.

 

“Le chemin se construit en marchant” c’est ainsi que s’exprimait Antonio Machado un poète espagnol. né le 26 juillet 1875 à Séville en Andalousie. Rappeler que le chemin se construit en marchant, c’est une façon de dire qu’il ne faut pas trop attendre des autres, même si parfois il est fort heureusement possible de compter sur quelques appuis bienveillants. Considérant les difficultés importantes que rencontre notre société, tant sur le plan de la protection de l’environnement que sur celui de l’éducation et de l’emploi, il nous faut bien relativiser la confiance que l’on place habituellement dans les personnes censées nous représenter sur le plan international, national et local. Car pour tenter de comprendre les évolutions, il convient je crois de relativiser la confiance que nous avons dans nos institutions. Notre éducation nous a appris à faire confiance, à respecter l’ordre établi qui nous permet de coexister dans une même société. Il nous faut donc remettre en cause nos croyances et gommer le plus possible les préjugés, ce n’est pas facile.

 

5ème question. Notre situation sociale implique-t-elle un réapprentissage et comment et où le réaliser ? Quel est ce Changement social dont il est aujourd’hui question. Notre société a-t-elle enclenchée le passage d’un modèle social vertical à un modèle horizontal. Ces dernières années différents auteurs ont comparé l’exemple de l’encyclopédie Universalis avec l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Pour Julien Méchin co-fondateur d’une société de conseil appelée Créads, la clé dans le développement de Wikipédia se situe dans le passage d'un modèle vertical classique avec une diffusion de la connaissance du haut vers le bas, des experts vers les apprenants, à un modèle horizontal où chaque contributeur peut apporter son savoir et être à la fois expert et apprenant. Grâce à cette configuration, Wikipédia couvre un champ de connaissances beaucoup plus vaste que celui d'Universalis. Avec le développement du web, nous sommes passés d'un système unidirectionnel à l'ère de la conversation où chaque individu peut trouver sa place.

 

En conclusion et pour l’instant, j’ai le sentiment que les pays développés sont arrivés au bout d’un système économique et social basé sur le capitalisme et la société de consommation et comme le suggère le sociologue Alain Badiou il convient peut-être d'identifier un autre modèle social, différent de celui que nous avons connu, qui relie plus le résultat et le fruit du travail à son auteur.

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Synthèse d'un travail réalisé à l'attention des adhérents de l'association REP Rencontres et Echanges Professionnels en janvier 2019. 

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Les départements les plus peuplés se peuplent de plus en plus. Les moins peuplés se dépeuplent de plus en plus.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/3682672#titre-bloc-1

Globalement, la France reste caractérisée par l'accroissement des écarts de population entre les régions, à l'œuvre depuis trente ans. Mais, comme le font apparaître les deux cartes ci-dessous (en cliquant sur le lien), ce sont les régions déjà les plus densément peuplées (carte 1) qui concentrent l'essentiel des gains de population (carte 2).

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https://www.senat.fr/rap/r07-468/r07-4684.html

 

Alors qu'une trentaine de départements avaient perdu des habitants entre 1990 et 1999, ils ne sont plus que cinq à afficher un déficit démographique entre 1999 et 2006 : la Haute-Marne, la Nièvre, la Creuse, les Ardennes et l'Allier. A l'inverse, la Haute-Garonne est le département qui affiche la plus forte croissance de population entre 1999 et 2006 (+ 1,6 % par an), illustrant le changement de statut démographique qui concerne maintenant l'ensemble du sud-ouest. Ceci pourrait d'ailleurs avoir pour effet d'interrompre la diagonale aride en la limitant aux départements du nord-est et du centre du pays. Bien que réduite, cette fracture pourrait être d'autant plus problématique qu'elle illustre peut-être un manque persistant d'attractivité qui isole ces départements du mouvement général de meilleure répartition des populations sur le territoire et ce, de façon cumulative, puisque les pertes de populations viennent s'ajouter d'année en année.

Sur toute la région Centre, la hausse globale est de 0,1 %, une croissance identique à celle de l'Ile-de-France voisine. Et que l'on doit uniquement au solde naturel (plus de naissances que de décès), le solde migratoire étant nul avec autant d'arrivées que de départs. Avec ses 2.576.252 habitants, le Centre-Val de Loire est une des régions les moins peuplées de l'Hexagone, devant la Corse, et représente 4 % de la population métropolitaine. La Métropole d'Orléans est la plus dynamique. La métropole orléanaise enregistre ces dernières années encore un beau dynamisme démographique, et affiche 286.257 habitants en 2017. Moins que la métropole de Tours (293.035), certes. Mais avec 11.220 habitants de plus qu'en 2012 (+ 0,8 %), elle grignote l'écart qui la sépare de sa voisine d'Indre-et-Loire, dont la population augmente nettement moins vite (3.614 habitants de plus, soit + 0,2 %). Un (petit) fossé qui pourrait donc se combler dans les toutes prochaines années. La ville-même d'Orléans a gagné 0,4 % d'habitants et affiche une population de 116.685. Loin derrière, Tours (135.787), qui n'affiche néanmoins qu'une croissance de + 0,1 %.

La région Centre est une des régions les moins peuplées de l’Hexagone, devant la Corse. La Métropole d’Orléans est la plus dynamique devant Tours dont la population augmente nettement moins vite. Orléans a gagné 0,4% d’habitants et affiche une population de 116.685. Loin derrière Tours (135.787), qui n'affiche néanmoins qu'une croissance de + 0,1 %.

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https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/belle-progression-de-la-population-dans-le-loiretorleans-grignote-son-retard-sur-tours_13716148/

L’évolution démographique récente de la France

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La population Française comprend désormais 67 millions d’habitants fortement concentrée dans certains départements : le département du Nord est toutefois le plus peuplé, devant Paris, suivi des Bouches-du-Rhône. Ces trois départements sont les seuls qui dépassent 2 millions d’habitants En 2017, les personnes de moins de 20 ans représentent un peu moins d’un quart de la population de la France entière (24,5 %, chiffre relativement stable depuis 5 ans), ceux de 20 à 59 ans un peu plus de la moitié (50,2 %, en baisse constante) et les 60 ans et plus un peu plus du quart (25,3 %, chiffre en croissance continue)

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En 2016, on a enregistré près de 784 000 naissances (745 000 pour la France métropolitaine). Ce nombre est en diminution depuis 2010 avec une accélération depuis 2015 (– 15 000 en 2016 et – 20 000 en 2015 ; Bellamy et Beaumel, 2017) Baisse du nombre moyen d’enfants passé de 2,0 enfants par femme en 2014 à 1,96 en 2015 et 1,93 en 2016 (les données du premier semestre 2017 laissent entrevoir également une baisse pour l’année 2017). En 2015, on comptait 4 pays dont la fécondité était supérieure à 1,8 (France, Irlande, Royaume-Uni et Suède). La fécondité était égale ou inférieure à 1,4 dans 8 pays (Chypre, Croatie, Espagne, Grèce, Italie, Pologne, Portugal et Slovaquie)

 

Source : https://www.cairn.info/revue-population-2017-4-page-583.htm#

 

Moins de naissance, vieillissement de la population, le marché des biens et des services liés au vieillissement continue sa progression (vente d’assurances, sécurité, bricolage, domotique, aide à domicile, santé etc.). La quantité des produits vendus/consommés, et la qualité du service proposé varient selon la situation géographique (un aide à domicile ou un infirmier qui réside à la Rochelle (75000 habitants) va pouvoir concentrer plus facilement sa clientèle pour limiter le coût et le temps de déplacement que le professionnel qui exerce le même métier à Angoulême. Cependant l’infirmier qui exerce son activité à l’Hôpital d’Angoulème (42000 habitants), connait peut-être de meilleures conditions de travail que celui qui exerce son activité à l’hôpital d’Angers (151000 habitants)

 

https://nbc.samu-urgences-de-france.fr/classement/index/classement-jour

 

L’emploi salarié et non salarié en France et en Indre-et-Loire.

Vous trouverez dans la photographie suivante les données relatives à l’emploi (salarié et non salarié) en France et en Indre-et-Loire) et son évolution depuis 20 ans. Les derniers chiffres connus et actualisés en 2016 sont ceux allant jusqu’à 2013. La comparaison de l’évolution de l’emploi salarié et non salarié est réalisée à partir des années 1993, 2003 et 2013.

 

Source : http://www.ecosante.fr/index2.php?base=DEPA&langs=FRA&langh=FRA&valeur=POPASAGREMPLTT POPASINDEMPLTTPOPASCONEMPLTTPOPASTMAEMPLTTPOPASTNMEMPLTT&source=

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En Indre-et-Loire le secteur de l’agriculture perd plusieurs milliers d’emplois. Il en est de même en France. Même remarque pour le secteur de l’industrie, toujours en France et en Indre-et-Loire.

 

Dans le secteur de la construction l’emploi augmente de 232000 personnes en France durant les 20 années entre 1993 et 2013. Pour ces mêmes dates en Indre et-Loire le nombre d’emplois augmente de 2714 personnes. Les deux régions qui présentent le plus grand nombre d’emplois dans le secteur du bâtiment sont la région Pays de la Loire et la région Ile de France. On remarque sur la période concernée que la population du secteur de la construction augmente de près de 30000 personnes en pays de Loire et d’environ 20000 personnes en Ile de France.

 

L’emploi salarié et non salarié se concentre désormais dans le secteur marchand (commerce) et non marchand (établissements publics)

 

Définition : Le secteur marchand regroupe les activités produisant des biens et services marchands par opposition aux biens et services non marchands. La différence entre les deux s'établit sur l'existence ou non d'une rétribution pour le service rendu. Certains services gratuits pour l'usager relèvent ainsi du secteur marchand quand leur coût est par ailleurs compensé par une autorité publique. C'est le cas par exemple des services gratuits de transport urbain (le coût est compensé à l'opérateur par l'autorité publique) mais pas de l'essentiel de l'administration publique. Même si le système économique d'un pays exerce une influence forte sur le périmètre du secteur marchand, il ne conditionne pas l'existence ou non de ce secteur. Le secteur marchand reste prépondérant, qu'il s'agisse d'une économie planifiée ou de marché. Même dans une économie de type socialiste soviétique, l'essentiel de l'activité économique relevait du secteur marchand (industrie, commerce, logement, transport...). Définition : Le secteur non marchand est un secteur d'activité qui regroupe l'ensemble des activités fournies gratuitement ou à des prix non significatifs. Il s'agit notamment des services fournis par les administrations publiques dans des domaines variés tels que l'éducation, la santé ou l'administration. L’emploi du secteur marchand est en augmentation en Indre-et-Loire et en France. En France cette augmentation concerne 3287500 personnes. En Indre-et-Loire, toujours sur 20 ans l’augmentation concerne 27000 personnes. L’emploi du secteur non marchand évolue également à la hausse, en France, plus de 1463359 personnes (comparé au volume d’emploi non marchand en 1993) et plus 14200 personnes en Indre-et-Loire (toujours comparé au nombre d’emplois salariés en 1993).

 

En résumé l’emploi est en baisse importante dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie partout en France. Dans le secteur de la construction l’emploi augmente légèrement mais de façon négligeable à l’exception des régions pays de la Loire et Ile de France qui voient leur population augmenter de plusieurs dizaines de milliers d’emplois (sur la période concernée : 1993-2013). L’augmentation de l’emploi se réalise dans le secteur marchand (+ 30000 personnes en Indre-et-Loire depuis 20 ans) et dans le secteur non marchand dans une proportion plus modeste (+ 14000 personnes en Indre-et-Loire depuis 20 ans).

 

Il convient d’apprécier cette augmentation/diminution de l’activité et la mettre en relation avec le nombre d’habitants. Lorsque le nombre d’habitants augmente, tous les emplois pourraient logiquement augmenter. Nous avons vu que ce n’est pas le cas dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et de la construction. En 1990 la population d’Indre et Loire s’élevait à 529000 habitants, en 2012 elle comprend 606000 habitants. L’augmentation de l’emploi se réalise dans le secteur marchand et non marchand, cette évolution est normale et ne traduit pas une croissance exceptionnelle.

 

Pour 2012 et une population de 606000 habitants l’Indre-et-Loire comptait :

81092 emplois dans le secteur non marchand soit 13,3% (quasi même pourcentage qu’en 1990)

109554 emplois dans le secteur marchand soit 18,07% (en très légère hausse par rapport à 1990)

17560 dans le secteur de la construction 2,89% (même pourcentage qu’en 1990)

31231 dans le secteur de l’industrie 5,15% (en baisse par rapport à 1990)

6714 dans le secteur de l’agriculture 1,10% (en baisse par rapport à 1990)

 

En 1990 la population d’Indre et Loire s’élevait à 529000 habitants

66840 emplois dans le secteur non marchand soit 12,63% de la population.

82403 emplois dans le secteur marchand 15,57%

14846 dans le secteur de la construction 2,80% 39186 dans le secteur de l’industrie 7,40%

9926 dans le secteur de l’agriculture 1,87%

 

Alors que l’emploi pourrait augmenter dans tous les secteurs d’activité considérant l’augmentation de la population, il n’en est rien puisque l’emploi diminue dans plusieurs secteurs d’activité et évolue faiblement dans les autres.

 

« En moyenne en 2016, selon l’enquête Emploi, près de 4,4 millions de salariés sont à temps partiel en France (hors Mayotte), soit 19,3 % des salariés » « Neuf salariés à temps partiel sur dix travaillent dans le tertiaire, où le temps partiel concerne 22,4 % des emplois salariés, contre 6,0 % dans l’industrie et 5,2 % dans la construction. »  

 

C’est donc dans le secteur marchand, le seul secteur dans lequel l’emploi est en augmentation que l’on trouve le plus d’emplois à temps partiel.

 

Quels sont les départements dans lesquels il est le plus facile de retrouver un emploi ?

 

En rencontrant il y a quelques jours une acheteuse diplômée d’une école de commerce international (MASTER BAC+5) salaire 3600 brut à Toulouse, nous comparions la situation de l’emploi de la Haute Garonne à l’Indre et Loire. Effectivement le rapport nombre d’emplois sur le nombre d’habitants est en Haute-Garonne un des plus favorables.

 

Source : https://statistiques-locales.insee.fr/#c=indicator&selcodgeo=41&view=map2

 

Le nombre d’emplois par département influence directement la facilité ou la difficulté de la reprise d’emploi. Il faut relativiser ce nombre en rapport avec le nombre d’habitants. La Haute Garonne fait partie des 7 départements qui comprennent le plus d’emplois.

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Pour conclure, au début de cette note, les chiffres du Sénat précisaient que globalement, la France reste caractérisée par l'accroissement des écarts de population entre les régions, à l'œuvre depuis trente ans. Mais, comme le font apparaître les deux cartes ci-dessous, ce sont les régions déjà les plus densément peuplées (carte 1) qui concentrent l'essentiel des gains de population (carte 2).

 

https://www.senat.fr/rap/r07-468/r07-4684.html

 

Les villes de plus en plus peuplées vont l’être de plus en plus, celles qui le sont de moins en moins, vont continuer à se dépeupler. La Touraine pourrait être une exception compte tenu de sa proximité avec la région parisienne mais pour l'instant La Touraine ne figure pas parmi les villes et les départements dont la population augmente le plus. Elle pourrait cependant connaître un fort développement à condition de continuer à développer l’activité de tourisme (les Châteaux, la Loire, la gastronomie, le cadre de vie, le permettent) et réussir à attirer en Indre-et-Loire les entreprises désireuses de quitter la région parisienne pour trouver une meilleure qualité de vie (la proximité géographique de la capitale permet d’y retourner facilement pour affaires ou pour s’y balader).

 

Aujourd’hui des villes comme Nantes (par sa population) et Orléans (par son dynamisme local) apparaissent beaucoup plus attractives.

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https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/orleans-est-elle-vraiment-la-deuxieme-ville-laplus-attractive-pour-l-emploi-et-le-logement-1572882697

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Synthèse d'un travail réalisé pour les les adhérents de l'association Rencontres et Echanges Professionnels le 3 janvier 2020

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